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C’est l’épilogue d’un bras de fer qui a duré tout l’été entre les Etats membres de l’Union européenne (UE). Lundi 18 novembre, les Vingt-Sept ont adopté une nouvelle enveloppe de 20 millions d’euros, dans le cadre de la facilité européenne pour la paix (FEP), afin de soutenir le déploiement des forces rwandaises dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique – pays en pleine crise post-électorale depuis la victoire contestée de Daniel Chapo à la présidentielle du 9 octobre. Il s’agit de la reconduction d’une première aide décidée en 2022, déjà de 20 millions d’euros.
Selon le conseil des affaires étrangères, cette « aide permettra d’acquérir des équipements individuels et couvrira les coûts liés au transport aérien stratégique nécessaire pour soutenir le déploiement rwandais au Cabo Delgado ». Ce déploiement de l’armée rwandaise a débuté en juillet 2021, à la demande des autorités mozambicaines, afin de soutenir la lutte contre les groupes djihadistes. Par ailleurs, l’UE finance également les forces armées mozambicaines à hauteur de 89 millions d’euros.
La France et le Portugal, mais également le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, ont poussé pour reconduire ce financement. Ce dernier assure que cette mesure « témoigne du soutien de l’UE en faveur de “solutions africaines aux problèmes africains” et servira les intérêts de l’UE dans la région dans le cadre de la lutte mondiale contre le terrorisme ».
La Belgique, elle, a freiné des quatre fers ces derniers mois, avant de finalement s’abstenir lors du vote de la décision. Dans un communiqué, elle explique que, « tout en soutenant la lutte contre le terrorisme au Cabo Delgado et en tenant à adopter une approche constructive et solidaire au sein de l’UE, la Belgique, par son abstention, souhaite néanmoins insister sur l’importance du respect de la Charte des Nations unies ».
En clair, la Belgique ne souhaite pas aider l’armée rwandaise, qui est aujourd’hui partie prenante dans la guerre dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où elle soutient la rébellion du Mouvement du 23-Mars (M23). Comme l’ONU l’a démontré, rappelle-t-on à Bruxelles, « les troupes de défense rwandaises (RDF) sont sur le territoire de la RDC, ce qui constitue une violation de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC ».
La Belgique « condamne systématiquement le soutien rwandais au M23, appelle les RDF au retrait de l’est de la RDC et exhorte le Rwanda et la RDC à apaiser leurs tensions et à s’engager de bonne foi dans les processus de médiation régionaux, notamment celui de Luanda. Cette position est partagée par l’Union européenne », rappelle la diplomatie belge dans un communiqué.
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